Les audiences nous permettent, à la fois, de présenter des propositions ou des doléances et de confronter notre point de vue à celui de l’administration. Le dialogue direct permet de vérifier si l’on est compris, et de recueillir d’éventuelles réactions spontanées.
L'expérience nous a toutefois appris :
En réalité, le poids que l'administration peut attacher au SAGES est fonction de la combattivité dont notre syndicat se révèle potentiellement capable, l'une des armes les plus efficaces étant le droit.
Nous estimons donc que les considérations d'ordre juridique doivent, le plus souvent possible, sous-tendre les questions débattues. Jusqu’ici, les actions contentieuses (à l’exception de celle relative aux mutations dans le second degré) ont toujours été précédées, au cours d'audiences ayant fait l’objet d’une préparation minutieuse et souvent minutée, d’un exposé des raisons des illégalités alléguées, afin que le ministère puisse les connaître, les comprendre et y remédier préventivement.
La réussite de ces actions contentieuses nous semble très importante. Elle renforcera l’impact que nos revendications pourront avoir dans l’avenir. Elle démontreront le caractère sérieux et fondé de nos interventions et donneront à chacun de nos arguments le poids nécessaire à sa prise en compte par l'administration.
Constatons au passage que, alors que l’on présente traditionnellement les professeurs comme d’indécrottables conservateurs opposés à toute évolution, c’est au contraire l’administration qui, sur bien des questions, se révèle incapable de prendre les mesures nécessaires, même lorsqu’il s’agit simplement pour elle de se mettre en conformité avec le droit.
Nous terminerons en soulignant que les membres du bureau sont les participants de principe aux audiences, mais qu'il arrive aussi que, pour des questions particulières, ou tout simplement pour présenter à nos interlocuteurs une palette représentative du corps des agrégés, le bureau se fasse accompagner d’un adhérent mieux au fait de certains des points abordés, ou susceptible d’y apporter un éclairage complémentaire.
Les syndicats enseignants, selon une tradition bien établie, limitent leurs exigences au maintien des avantages acquis et à l’obtention des moyens supplémentaires nécessaires à la mise en oeuvre de réformes inutiles voire nuisibles qui se succèdent depuis des décennies. Certains d’entre eux cautionnent ces réformes et n’en discutent que les modalités. D'autres les inspirent subrepticement.
A l'inverse, le SAGES mène des études approfondies sur les différents sujets qui intéressent les professeurs agrégés, afin d’élaborer de véritables contre-propositions. Il n'hésite pas à soulever des questions nouvelles , à aborder des problèmes méconnus et pourtant graves, à formuler des propositions originales (c’est notamment le cas pour ce qui concerne la procédure de notation des PRAG, l’actuelle étant illégale).
Réalisées avec rigueur, ces propositions s’articulent entre ce qui a lieu dans la pratique et ce qui figure dans les textes. Elles sont ensuite diffusées (dans notre bulletin, sur notre site internet, auprès de différents media) puis présentées aux différents interlocuteurs institutionnels (ministère et parlementaires).
A côté de ces propositions qui pourraient être mises en pratique immédiatement, et qui concernent en particulier la titularisation et la formation, les obligations de service, l’accès au corps des professeurs agrégés, l’évaluation et la promotion des agrégés, le SAGES en formule d’autres, plus ponctuelles mais nécessaires, destinées à corriger des iniquités inadmissibles dans la réglementation actuelle. C’est ainsi par exemple que nous demandons la prise en compte, dans le reclassement des néo-agrégés, de leur expérience professionnelle acquise.
A terme, c’est sur l’ensemble des questions qui intéressent le métier et la carrière des professeurs agrégés que le SAGES aura formulé des propositions et qu'il se sera efforcé de les promouvoir.
La communication est une activité essentielle au SAGES, et elle prend deux formes :
1 - La communication avec nos adhérents
Tout adhérent qui désire poser une question, qu'elle soit d'ordre général ou qu'elle le concerne personnellement, ou qui se trouve en difficulté, peut s'adresser au SAGES, 24h sur 24h, par le biais d'un courriel (le bureau du SAGES surveille sa boîte aux lettres électronique de manière constante), par téléphone (en cas d'absence d'interlocuteur, il a la possibilité de laisser un message et le SAGES s'engage à le recontacter dans les deux jours), ou encore, bien sûr, par courrier postal.
De plus, nous éditons tous les deux mois un bulletin, "MESSAGES", envoyé à nos adhérents par la poste.
Enfin, les adhérents du SAGES ont la possibilité de s'inscrire sur les différentes listes de discussion internet que nous mettons à leur disposition, listes qui sont par ailleurs ouvertes à d'autres professeurs qui ne sont ni forcément agrégés, ni forcément membres de notre syndicat, voire à des personnes qui ne sont pas en poste dans l'éducation nationale mais qui s'intéressent à ce qui est en relation avec l'instruction (par exemple, des parents d'élèves).
2) La communication avec l'"extérieur"
Le SAGES s'emploie à faire connaître directement ses analyses, propositions et actions à l'ensemble des professeurs agrégés et aux pouvoirs publics. Mais il s'adresse également aux personnes ou associations susceptibles de relayer son discours : la défense des professeurs agrégés et du concours de l'agrégation s'inscrit dans le cadre plus vaste de la défense de l'instruction publique et des concours nationaux. Le présent site sur la toile mondiale numérique est, évidemment, un outil de poids dans ce but.
Il nous semble également essentiel d'apparaître sur le terrain médiatique afin de montrer qu'un professeur n'est pas forcément un apparatchik syndical ou un "petit enseignant" soumis. Nous tenons à affirmer notre esprit critique en toute indépendance et nous informons régulièrement les media de nos actions, réactions et analyses : le SAGES a déjà été publié ou cité par "Le Point", "France Info", "Le Monde de l’Education", "Vie Universitaire", et "La Provence".
Pour un syndicat dont l'audience, réduite aux seuls agrégés par concours, ne permet pas de mobiliser en masse des troupes (grèves, manifestations), et dont la doctrine ou l'éthique empêchent le lobbying, l’action juridique est le principal instrument au service de la défense et des revendications.
A la différence des autres organisations qui, sur les questions délicates, font le plus souvent appel à des professionnels du droit extérieurs pour défendre leurs intérêts au coup par coup, le SAGES, dès sa création en 1996, a investi et s’est investi dans le développement d’une compétence et d’une action juridiques. Comment, en effet, peut-on détecter toutes les situations où les intérêts des professeurs sont en jeu, préventivement et de façon aussi complète que possible si l'on n'est pas capable d’appréhender soi-même le droit les concernant ? Comment peut-on alors défendre effectivement leurs intérêts collectifs et individuels sans volonté de connaître et de faire reconnaître leurs droits ?
Le travail est d’une ampleur considérable car, si l'on trouve différents écrits sur la question, il n’existe pas de document de synthèse accessible et utilisable, dont le propos exclusif serait la défense des intérêts des professeurs. En outre, le maniement du droit requiert une compétence particulière de compréhension et d’application. Enfin, le droit concerné, pour répondre aux exigences requises, va bien au-delà des seuls textes qui, comme le Code de l'éducation, concernent l’Education nationale stricto sensu : il se réfère à la convention européenne des droits de l’homme et il englobe aussi le droit de la propriété intellectuelle, le droit communautaire, le droit de la responsabilité, etc…
Malgré tout, le SAGES n'a pas hésité à se lancer dans cette entreprise de grande envergure :
Certes, l'action juridique n'est pas une action à court terme, elle n’est ni systématiquement ni immédiatement couronnée de succès, mais elle sera poursuivie et étoffée pour une défense toujours plus efficace de nos adhérents et du corps des agrégés dans son ensemble.