N comme niveau, c'est le titre d'un article de Julie Chupin paru dans le Monde de l'Education en Novembre 2003.
On y apprend successivement :
- que M. Claude Thélot, spécialiste de l'évaluation puisqu'il
a été directeur de la DEP, est un "ardent défenseur du
" niveau monte " ,
- mais "qu'il n'existe pas de mesure objective d'évaluation de ce niveau",
- mais que, en 1989, "Christian Baudelot et Roger Establet, …, dans Le niveau
monte, avaient administré les preuves objectives d'une réelle progression",
- que ceux qui s'opposent à cette idée d'un niveau qui monte seraient rien moins
qu'opposés à la démocratisation et partisans de discussions de café du commerce.
Pour en conclure qu'il faut parler d'autre chose : J. Chupin cite positivement B. Dancel qui " en appelle à une autre réflexion".
Si l'on résume : après que Baudelot et Establet aient lancé l'idée du " Niveau qui monte " non pas innocemment mais notamment pour combattre les enseignants qui faisaient remarquer que l'on allégeait les programmes ce qui rendait plus difficile l'enseignement des matières restantes , il faudrait, alors que simultanément ses défenseurs et créateurs auraient le droit de prétendre que cette idée est tout à fait fondée, ne plus en parler ?
Parlons-en, en rappelant que ce n'est pas ni nous qui avons concocté la recette originale ni repassé le plat en insistant aussi lourdement.
On s'aperçoit, pour ne prendre qu'un seul exemple, qu'il reste un miracle à expliquer : comment passe-t-on de 80% de réussite à la division pour la génération de 1995 à 40% de réussite pour la division des entiers et 25% pour la division d'un entier par un décimal à la rentrée 2002 pour la moyenne des élèves de cinquième en France?
Le détail attirant est que les divers experts chargés de nous donner les bases pour un "diagnostic partagé" sembleraient suivre les conseils de B. Dancel puisqu'ils en sont à "une autre réflexion" et n'évoquent pas ces détails qui pourraient fâcher.
De nombreux experts, dont C. Thélot, plaident pour que la "naissance d'une culture de l'évaluation" : le premier objet d'études de cette nouvelle science ne serait-il pas l'évaluation des organes d'évaluation que sont la DEP et le HCEE qui patronnent ce débat ?
Pour l'article de J. Chupin, plus de détails et d'autres surprises, lire le texte
écrit par M. Delord :
"C. THELOT, P. JOUTARD, B. DANCEL, J. CHUPIN ou ET PROPTER VITAM, VIVENDI PERDERE CAUSAS (pour vivre, perdre la raison) "
Michel Delord est Membre du GRIP (Groupe de Réflexion Interdisciplinaire sur les Programmes) .
LE SITE INTERNET DE Michel DELORD
Ne manquez pas la lecture du dossier d'Education et Formations n°62 intitulé
CONNAISSANCES EN FRANCAIS ET EN CALCUL DES ELEVES DES ANNEES 20 ET D'AUJOURD'HUI ,
publié en brochure en février 1996.
ne manquez pas la lecture de la note technique du GRIP, ELEMENTS SUR L'ETAT DE L'ENSEIGNEMENT EN FRANCE , à l’attention de la représentation nationale.
" Bien sûr que le niveau monte ; et de plus en plus. Thélot
et consorts ont parfaitement raison. Du reste, tout va de mieux en mieux dans
l'Éducation nationale. Et la preuve, c'est bien le "Grand débat" : organiserait-on
un tel débat si les choses allaient mal ? Un peu de bon sens, que diable..."
JRA